Bernard Thibert : un parcours de haute volée !
En pleine formation du JA2 à Bourges, dirigée par Bernard Thibert et Adrien Dodu formateurs et élus de la Ligue, avec la présence de quatre candidats : Frédéric Aussiette, trésorier du comité du Cher et président de TT Sud Cher, Jean Michel Bréchard, président du TT St Germain, Gaëlle Bergeron, joueuse à TT Sud Cher et Daniel Sambol agent de développement du comité, nous revenons sur une interview de Bernard Thibert, réalisée avant son départ du comité du Cher en septembre dernier.
Aujourd’hui Bernard, est devenu le responsable de la commission régionale d’arbitrage et a cédé sa place au sein du comité à Pascal Berthomé (TT St Germain du Puy). Il reste toutefois disponible pour tous, et la formation JA2 qu’il dirige ce week-end du 24 et 25 octobre au CDOS démontre que son acharnement à trouver des candidats dans ce département a fonctionné. Le Comité et tous les pongistes du département lui doivent beaucoup pour tout ce temps et cette passion qu’il a consacré à l’ensemble des manifestations pongistes.
Ci-dessous un entretien réalisé au printemps dernier, voici ce que répondait Bernard à nos questions:
- Bonjour Bernard, tu as aujourd’hui 57 ans et membre du comité du Cher, à l’aube d’un nouveau projet, peux-tu nous dire quelles sont tes fonctions au sein de ce comité ?
Je suis le CDA du comité 18, je suis donc le responsable des arbitres et JA. Ma principale mission est la nomination des JA1 sur le championnat par équipes au niveau régional et national, informer les arbitres des évolutions des réglements et mettre en place des formations AR, JA1 et GIRPE de notre département.
- Dès 2013 tu devenais JA3, ce titre et cette fonction a t’elle modifié le cours de ta vie ?
Modifier le cours de ma vie serait un peu fort, mais effectivement ce grade a été une évolution et m’a permis de pouvoir organiser notre tournoi CJM BOURGES qui en est à sa 9ème édition. Cyril était le seul JA3 du CD18 à pouvoir gérer une compétition dans son intégralité. Si Cyril n’est pas là que se passe-t-il ? j’ai fait le choix de passer ce grade de JA3 pour officier sur notre département et qui m’a permis ensuite de devenir formateur AR/JA1 et JA2/JA3.
- Si je te dis 16123 et 2016, est ce que cela évoque quelque chose pour toi ?
C’est le numéro et l’année d’obtention de ma carte internationale. Une grande satisfaction ! j’avais déjà le grade d’Arbitre National, je souhaitais encore progresser, j’ai passé avec succès mon grade d’Arbitre International et j’ai eu l’occasion de participer à de très belles compétitions, championnat du monde junior à Nantes, TOP 12 européen à Antibes, championnat d’Europe de – 21 ans à Minsk par exemple.
- La crise actuelle liée au COVID-19 a bouleversé le déroulement de la saison, en retires tu des leçons pour notre sport et son avenir ?
Dans cette période particulière beaucoup de questions restent posées, mais nous avons déjà eu l’occasion de mettre en place des formations en visioconférence pour les grade AR et JA1. Même dans ces conditions spéciales le tennis de table devra s’adapter pour coller au mieux aux impératifs liés à cette crise sanitaire.
- A travers tes nombreux voyages, déplacements et compétitions, quel serait on meilleur souvenir en terme d’organisation de compétition ?
J’ai eu l’occasion de diriger des parties ou les meilleurs joueurs de la planète s’affrontaient, que ce soit en ligue des champions ou sur des compétitions individuelles Internationales. Difficile d’indiquer une compétition mais celles que je mettrais en avant seraient ma 1ère grande compétition : TOP 12 Europe et le championnat d’Europe des – 21 ans.
- Ici, comme ailleurs, devenir juge arbitre est plus une vocation qu’une obligation, cependant, de moins en moins de bénévoles officient, que serait, d’après toi, la solution pour motiver les pongistes pour devenir des JA ?
J’ai été joueur, je suis tombé dans l’arbitrage et j’avoue que les satisfactions ont été grandes.
Le joueur que j’étais n’aurait jamais pu atteindre un haut niveau et il ne me restait que la possibilité d’être Arbitre pour participer à ces parties de très haut niveau.
Si j’avais la réponse à ta question, je serais le plus heureux mais malheureusement j’ai déjà à de multiples occasions rechercher des candidats aux grade de JA2 ou JA3 mais avec des résultats assez faibles (voir le nombre de JA2 et JA3 du comité 18). Un joueur prendra du plaisir à jouer et un arbitre ou un JA prendra beaucoup de plaisir dans ces différentes tâches, même s’il faut reconnaitre que le rôle des arbitres et JA n’est pas reconnu à sa juste valeur. Un JA travaille beaucoup à la préparation d’une compétition ce qui ne se voit pas, les seules remarques seront faites sur le bon déroulement(rarement) ou pas (souvent)de la compétition.
Un arbitre qui ne fait pas d’erreur c’est normal mais les erreurs ne sont pas permises sous peine de voir les joueurs et les entraineurs vous tomber dessus, il faut faire avec.
- Tu es devenu un formateur incontournable dans la Ligue du Centre, qu’est que cela t’apporte t’il sur un plan personnel ?
Je suis actuellement responsable de la formation AR et JA de la Ligue. (Depuis septembre 2020, Bernard est devenu le responsable régional de l’arbitrage). J’ai la possibilité de transmettre mon savoir (en toute modestie) et la réussite des candidats est le carburant qui me fait avancer. Il faut penser à l’avenir et à chaque formation je travaille pour assurer une certaine continuité dans le nombre de JA.
La fonction de formateur m’a permis d’être plus à l’écoute, et les formations que j’ai suivies pour arriver à ce grade de formateur JA2/JA3 m’ont fait voir le Juge Arbitrage avec un œil différent Le JA et le formateur sont complémentaires. Ce sont 2 axes différents, mais pour ma part j’arrive à concilier les deux.
- Le Cher vit sur un modèle plutôt ancien et peine à s’informatiser, quels sont les progrès réalisés durant ces deux dernières olympiades ?
Il est dur de dire que le Cher peine à s’informatiser, j’ai eu l’occasion d’organiser des formations GIRPE pour la gestion du championnat par équipes avec des candidats qui ne sont pas JA et qui ont vu l’apport intéressant de cet outil.
Je n’ai pas les chiffres exacts des rencontres qui sont gérées avec GIRPE dans notre département, mais pour en avoir discuté avec certains clubs nous avons de plus en plus de clubs qui le font.
Si je regarde les JA1 qui officient, seulement 2 JA n’utilisent pas cet outil, ce qui est tout à fait correcte.
- Une question plus personnelle, si l’on compte le nombre de compétitions annuelles et les formations, ainsi que les nombreuses réunions auxquelles tu participes, comment as-tu réussi à concilier cela avec une vie professionnelle et familiale ?
Ce n’est pas toujours facile de concilier tout ça, mais j’ai la chance d’avoir une épouse qui me permet de m’épanouir dans le tennis de table même si certaines fois le cumul rapproché de certaines compétitions a eu raison de sa patience.
A l’occasion de mon travail quand je suis à l’hôtel, J’ai passé de longues soirées à préparer des compétitions qui dès le lendemain était à refaire pour une inscription oubliée ou une annulation d’inscription et j’en passe, la liste serait trop longue.
- Pour terminer, un conseil pour un jeune qui voudrait devenir arbitre puis Juge arbitre ?
L’arbitre fait partie intégrante d’une partie de tennis de table et il est possible de prendre beaucoup de plaisir sans le montrer quand vous êtes dans l’aire de jeu. Vous ne pouvez pas dire l’arbitrage ce n’est pas pour moi si vous n’avez pas essayé. Les premiers pas ne sont pas les plus faciles, mais cela vaut la peine de persévérer quand j’entends certains commentaires qui me disent « tu as de la chance d’arbitrer tels ou tels joueurs connus »,
La chance peut être, je dirais plutôt que j’ai fait ce qu’il fallait pour en arriver là.
Pour terminer et comme le dit un spot publicitaire : Nous n’avons pas le même maillot mais la même passion.